D'un point de vue sylvicole, le regard du forestier

Globalement, les variations de l'indice foliaire d'un peuplement sont liées à celles de la surface foliaire* et de l'occupation dans l'espace par les houppiers de la strate arborée de ce peuplement. Elles dépendent entre autres de sa composition (sempervirent/décidu, essences), de sa structure (horizontale et verticale), et de la sylviculture. L'ensemble peut être influencé par les facteurs climatiques et par les ressources hydriques et minérales, donc contrôlé par le contexte pédo-climatique du site.
Se superposent aussi des variations intra (saisons) et interannuelles.

D'un point de vue hydrique

L'indice foliaire de la strate arborée du peuplement est une composante essentielle du bilan hydrique du peuplement forestier étudié. Il commande les principaux flux d'eau entrant et sortant dans le peuplement forestier :
- la transpiration et l'interception des précipitations des arbres de la strate arborée d'une part,
- l'évaporation du sol et la transpiration de la strate inférieure d'autre part.

Et surtout, contrairement au climat ou au sol, c'est le seul facteur sur lequel le forestier intervient à travers la sylviculture (Voir Fiche A).

Chaque peuplement (régulier ou irrégulier, monospécifique ou mélangé...) a un indice foliaire propre qui contribue à un partitionnement* différent entre les flux d'eau déterminant le bilan hydrique : plus ou moins de transpiration des arbres, d'interception des précipitations, de transpiration et d'évaporation de la strate inférieure... (Voir  Fiche A).

Par ailleurs, pour un peuplement donné, son indice foliaire varie en fonction de l'année et de la saison, en particulier pour les essences décidues (Voir Fiche D).

Les parasites (notamment foliaires) peuvent aussi modifier l'indice foliaire du peuplement.

Le choix de la composition d'un peuplement au moment de son installation ou au cours de sa gestion, est un premier moyen d'intervenir sur l'indice foliaire (Voir Fiche D).

La surface foliaire - et donc l'indice foliaire - est modifiée par le jeu des coupes : c'est la marge de manœuvre la plus importante dont dispose le gestionnaire.

Contrairement à une idée répandue, un indice foliaire maximal n'est pas garant d'une productivité maximale. Il existe une valeur optimale, au-delà de laquelle les contraintes hydriques limitent la fixation de carbone et engendre une réduction de croissance. Il s'agit donc de maintenir l'indice foliaire du peuplement en dessous de son indice foliaire qui engendre une saturation pour la consommation en eau* (seuil proche d'un indice foliaire de 6-7 m²/m²) mais sans toutefois provoquer l'isolement des arbres et un couvert* discontinu (Voir Fiche G, Figure 1 (Granier, 1999)).

Implications sylvicoles

Le choix des essences ou des associations d'essences ainsi que les interventions sylvicoles ont une influence sur l'indice foliaire du peuplement et par conséquent un impact sur le bilan hydrique (Voir Fiche D).

Il y a rarement proportionnalité entre surface terrière ôtée en éclaircie et réduction d'indice foliaire (Voir Fiche F).

Il est souhaitable d'intervenir dans les peuplements réguliers de façon à conserver un indice foliaire en adéquation avec le contexte pédo-climatique* du site par des coupes d'éclaircie ou d'amélioration (Voir Fiche F).

Pour améliorer le bilan hydrique, il convient de maintenir un couvert presque toujours légèrement entrouvert (Voir Implications n°2, Implications n°3 et Implications n°4 sur les éclaircies).

Mise en garde

L'abaissement de l'indice foliaire du peuplement par les coupes dans un contexte d'amélioration du bilan hydrique doit aussi tenir compte des objectifs et des contraintes (économiques, techniques, ...) du gestionnaire.